Science ouverte : vers une fédération mondiale pour l’accès ouvert diamant

Le modèle d’accès ouvert diamant est un modèle de publication scientifique dans lequel les revues et les plateformes ne font payer ni les auteurs, ni les lecteurs, « mais dont le financement doit être assuré par les institutions de recherche académique » précise Thierry Damerval, PDG de l’ANR, dans une interview donnée à Newstank. Ce modèle regroupe ainsi un écosystème de revues et de plateformes animées par et pour les communautés scientifiques diverses sur les plans culturel, disciplinaire et linguistique. Il est aujourd’hui confronté à plusieurs enjeux concernant les standards de qualité, la visibilité ou encore la pérennité des revues et des plateformes, tels que décrits dans le plan d’action pour un modèle diamant de l’accès ouvert signé par plus de 160 institutions, qui nécessitent un dialogue entre les différents acteurs.

Vers une fédération mondiale et un pôle de compétences mutualisées pour la voie Diamant

Plus de 450 institutions engagées pour la science ouverte, dont l’ANR, se sont ainsi rassemblées pour la première fois du 23 au 27 octobre 2023 à Toluca, au Mexique, afin d’encourager les échanges autour d’un objectif commun : une meilleure coordination des actions en faveur de l’accès ouvert diamant prenant en compte la grande diversité entre disciplines, les diversités géographiques et linguistiques. Organisé par Redalyc, UAEMex, AmeliCA, l’UNESCO, CLACSO, l’UOR, ainsi que l’ANR, la Coalition S, OPERAS et Science Europe, « le Sommet s’est conclu par une position commune des 10 coorganisateurs comprenant des recommandations afin de poursuivre l’objectif de soutenir la qualité, la durabilité, la facilité d’utilisation et l’équité de l’accès à la communication scientifique » abonde en ce sens Zoé Ancion, responsable du pôle science ouverte au sein de la direction de la stratégie numérique et des données (DSD) de l’ANR, dans un entretien donné à l’AEF.

Parmi les annonces fortes, la création d’une fédération mondiale pour développer l’accès ouvert diamant et « des normes de qualité afférentes, des standards communs, des infrastructures, etc, a ainsi déclaré Thierry Damerval dans Newstank. L’Unesco a proposé d’organiser, d’héberger et de participer au financement de son secrétariat. Dans le cadre de cette fédération, ouverte à tous les acteurs qui le souhaitent, publics ou privés, l’ANR soutiendra la mise en œuvre d’un pôle de compétences mutualisées, un « Capacity Hub » européen, via l’infrastructure Operas qui fait partie de la feuille de route du Forum stratégique sur les infrastructures de recherche (ESFRI), avec un financement de l’ordre de 250 000 € pour 2024 ».

« Les revues diamant forment aujourd’hui un véritable archipel, avec un paysage assez fragmenté, elles pourront s’appuyer sur ce hub pour leur visibilité et le partage de standards de qualité. Nous avons par ailleurs convenu à l’issue de ce sommet de réunir la communauté de recherche une fois par an pour discuter du modèle diamant, et pour rendre cette fédération mondiale pleinement opérationnelle. » conclut Martine Garnier-Rizet, Directrice de la DSD, interrogée également par l’AEF.