De CAP ANR à CAP ANR, déjà dix ans …

 

De CAP ANR à CAP ANR, déjà dix ans … 

 

Lorsque l’Agence Nationale de la Recherche a été créée, peu d’établissements étaient coutumiers des dispositifs de financement sur projet, et rarement organisés pour accompagner au mieux les porteurs de projets scientifiques. Découvrant les processus des appels à projet, les chercheurs devaient s’adapter et se familiariser aux modalités d’accès et de gestion de ces financements sur projet.

Fin 2009, la Conférence des Présidents d’Universités et l’ANR organisaient à destination des Présidents, Vice-présidents en charge de la recherche des universités ou établissements assimilés, et des directeurs ou responsables administratifs de leurs services recherche, un séminaire afin de valoriser les opportunités de financements que pouvait offrir l’agence. A entendre les uns et les autres, l’ensemble des établissements publics présents apparaissaient tous aussi démunis face à ce nouveau modèle de financement entrant dans notre paysage institutionnel que l’on ne désignait pas encore sous l’acronyme ESR.

Plusieurs d’entre nous, qui assistions à ce séminaire, avions conscience que chacun de nos établissements n’était pas un cas isolé. Toutes les interrogations, toutes les difficultés rencontrées semblaient communes. Dans nos établissements publics, de nouveaux besoins opérationnels se faisaient sentir. Un nouveau métier émergeait pour soutenir les chercheurs : la fonction d’ingénierie de projets.

Rapidement une idée a commencé à germer entre nous. Il nous semblait nécessaire que les établissements publics devaient s’unir afin de partager leurs expériences, voire fédérer leurs questionnements afin de faire entendre leurs difficultés, pour répondre aux préoccupations de nos chercheurs. Pourquoi ne pas se constituer en réseau inter-établissements représenté par les personnes en charge de cette ingénierie administrative, comme financière ou encore technique, des projets, allant de l‘accompagnement des porteurs jusqu’à la justification de l’usage des fonds attribués, en passant de l’élaboration des dossiers de soumission, la négociation des accords de consortium avec les partenaires, le suivi budgétaire … Un réseau était une solution.

Au cours de ce séminaire, un petit groupe de personnes, particulièrement enthousiastes à cette idée de coopération ne tarda pas à se former. Rapidement se dessinera les contours de ce qui allait devenir CAP ANR. Le bouche à oreille fera le reste. Et c’est ainsi que nombre d’autres collègues rejoindront de ce nous nommerons communément le réseau. En septembre 2010, afin de faciliter les échanges entre membres, l’INSA de Lyon nous offrira la possibilité de créer la mail-liste de diffusion et leur archivage sur ses serveurs. Cette liste de diffusion comptera jusqu’à 330 abonnés, représentant 115 établissements. Un logo viendra rapidement nous identifier.

Le réseau grandissant, petit à petit, CAP ANR prendra place comme d’autres réseaux, dans l’environnement professionnel des acteurs publics de la recherche scientifique, même si certains d’entre eux n’ont pas toujours été tendres à notre égard.

Intriguée ou intéressée, l’ANR acceptera de nous rencontrer.

CAP ANR…Sa vocation

Depuis sa constitution, l’ambition de CAP ANR n’a pas variée : se rendre utile à tous les acteurs du monde de la recherche publique : les chercheurs, les établissements mais également l’ANR. Oui, car finalement l’agence en se mettant en place découvrait aussi son métier, celui de bailleur de fonds. Elle avait donc aussi cette nécessité d’apprendre des établissements publics comme des chercheurs. Si nous, nous avions quelques difficultés à trouver au sein de l’agence la bonne porte à laquelle frapper, de son côté, manquait à l’ANR des interlocuteurs dans nos établissements.

Hommage soit ici rendu à José ARGÜELLES contrôleur de gestion à l’ANR, hélas parti trop tôt. Détaché du Ministère de la Recherche dès 2006 à l’agence, José, de par sa culture et son expérience, avait conscience des problèmes auxquels nos établissements pouvaient être confrontés. Il fut pendant toutes ces années, un interlocuteur disponible et efficace mais aussi un soutien indéfectible à la cause de CAP ANR, celles des chercheurs et des établissements publics. Une de nos dernières collaborations a été le fameux plan d’apurement des financements.

Au fil des ans, les réunions ANR/CAP ANR sont devenues régulières, une à deux fois par an. Elles ont permis aux deux protagonistes de construire une forme de collaboration, laquelle a perduré au-delà des changements de ministre, ou de président de l’agence. Lorsque l’agence décide la création de l’ANR Tour annuel, tour de France de réunions de présentation de son programme d’actions, la première date fut destinée aux membres du réseau.

CAP ANR…L’évolution : de l’idée à la mise en œuvre

Réseau informel, c’est-à-dire dépendant avant tout de la seule volonté et disponibilité de ses initiateurs, au bout de 10 ans, la question de la pérennisation de CAP ANR s’est posée. Dans un premier temps une convention de consortium a été établie entre les douze établissements de rattachement des membres qui assuraient l’animation du réseau. Faute d’un statut légal susceptible de préserver notre capacité d’initiative telle que celle de devenir éditeur d’une plateforme collaborative efficiente, facilitant les échanges entre membres et l’accès aux ressources qu’offrent aujourd’hui les technologies numériques, cette convention est apparue vite insuffisante. Il nous fallait faire un pas supplémentaire. C’est pourquoi la création d’une association d’établissements fut envisagée.

Cette idée ayant reçu l’assentiment des membres du réseau se déclarant prêts à y faire adhérer leur établissement, nous avons élaboré des statuts associatifs. Ils furent déposés en préfecture de l’Isère le 7 janvier 2020, avec pour membres fondateurs les établissements signataires de la convention de consortium. Si l’acronyme CAP ANR, inséré au logo, reste inchangé, sa signification est devenue Conseils et APpuis aux Appels à projets Nationaux de Recherche.

Si cette transformation en association a certaines contraintes en nous donnant une responsabilité sociale, elle ne change rien quant à l’ambition que nous avons construite au cours de ces dix années :

  • Mutualiser les compétences, bonnes pratiques et savoir-faire en ingénierie de projets pour accompagner au mieux les chercheurs et les enseignants-chercheurs dans leurs soumissions aux Appels à Projets, jusqu’à la mise en œuvre et le suivi administratif des projets soutenus
  • Mobiliser les financeurs sur les difficultés rencontrés par les chercheurs et les établissements dans toutes les étapes de la vie des projets, en tissant des liens étroits et en entretenant une collaboration fructueuse avec eux.
  • Mobiliser nos établissements quant aux changements relatifs aux financements et processus chez les bailleurs de fonds qui ont un impact direct sur leur fonctionnement (règlement financier, répartition du préciput, …).

Pour clore ce petit historique, je voudrais ici encore remercier les membres du comité d’animation, qui, de par leur investissement, ont permis cette aventure. Et plus particulièrement ceux qui depuis ont pris d’autres chemins, en l’occurrence Yassamine TAYAB, ancienne Directrice du service de la Recherche de l’Université Paris VIII et Corinne IAFRATE-GRAN, aujourd’hui Directrice Administrative des Relations Internationales à l’INSA Lyon. Ainsi que Jacques PRUD’HOMME qui néanmoins continue, il est vrai en qualité de membre associé, à participer aux activités du comité d’animation en nous accompagnant plus particulièrement sur l’élaboration de cette version de la plateforme www.cap-recherche.fr.

En franchissant cette nouvelle étape de son existence avec succès, CAP ANR a démontré tout l’intérêt de son projet. 

 

                                                                                                                                                    Françoise VERNUCCI